Le coup de coeur
Et Dieu dit «Que le bordel soit! Et le bordel fut».
Ainsi fut formé le divin groupe Man Like Me. Probablement.
Man Like Me est mené par Johnny Langer, jeune homme qui la plupart du temps se fringue n'importe comment (voir clip Single Dad) et Peter Duffy, son acolyte rencontré sur les bancs de l'école en 1997, pas plus pertinent niveau habillement. A ce duo il convient d'ajouter l'inénarrable Trombone Jerome, qui outre des qualités musicales indéniables possède le rare don de jouer du trombone en couche culotte (toujours voir clip Single Dad). Ils nous viennent de Londres ces hurluberlus mais dans l'antiquité, en dépit de leurs égarements vestimentaires, ils auraient sûrement pu prétendre à des statuts tels que Dieux de la liesse ou Dieux de l'euphorie tant leur musique provoque le bien-être chez quiconque écoute leur pop ensoleillée. Hélas nos trois zigotos ne sont que des hommes.
Néanmoins cela ne les empêche pas d'accomplir
des miracles. Alors peut-être pas de nature à changer l'eau en vin
certes, mais au moins de nature à changer les moues tristounettes en
sourires ahuris, les rudes hivers en torrides étés. Sur ce point Jésus est dépassé, avec
ses combines d'alcoolique. D'ailleurs nul besoin d'alcools pour
provoquer l'ivresse avec la musique complètement cintrée de ces
londoniens, un seul album suffit : l’éponyme Man
Like Me sorti en 2010, à ranger au rayon hanches folles et délires
des zygomatiques, à côté de l'excellent EP Lovestruck.
Tout bien réfléchi la musique des ces Anglais ne se range dans aucun rayons d'ailleurs,
sous aucunes bannières, tellement celle-ci se refuse à suivre un
quelconque mouvement, ou plus exactement tellement celle-ci s'efforce à suivre plusieurs sillons en même temps, aussi opposés soient-ils. Dans ce mélange des genres savant il est possible de reconnaître l'influence tout autant des Streets de Mike Skinner que du meilleur des Specials et de Madness. Une folie ambiante encadrée dans des sonorités acoustiques, électroniques et tropicales des plus festives. Le pari semble osé sur le papier et pourrait faire craindre un grand barnum indigeste. Or il n'en est rien, et la magie de nos joyeux lurons opère inéluctablement, au gré des refrains irrésistibles, faisant mentir pour une fois le fameux adage «Qui trop
embrasse mal étreint ».
Alors tandis que vous serez occuper à écouter toutes ces joyeuses
chansons en boucle, passant irrémédiablement du côté allègre de la force, n'oubliez pas de vous ménager une petite pause
histoire de mettre à jour vos cartes géographiques ; grâce à Man Like Me Londres s'est définitivement éloigné de la griseur des septentrions pour se
coucher irradié de soleil sous les tropiques, de miracle en miracle.
Man Like Me-Single Dad
Man Like Me-Lovestruck
Man Like Me-Doughnut
Man Like Me-9 Lives
Man Like Me-Peculiar
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire