Le coup de coeur
(2014)
Discussion sur "Love Letters", Metronomy.
- Salut!
- Oh! tiens...Salut.
- J'te dérange peut être? T'étais occupé?
- J'ai pas le temps d'être occupé, tu le vois bien.
- Très drôle. Sans rire, qu'est ce que tu fais?
- J'écrivais une chronique sur le nouveau Metronomy. Enfin j'essayais. J'ai du mal à trouver une accroche correcte et ça commence à m'emmerder. D'ailleurs ça m'emmerde tellement tiens, j'arrête.
- C'est celui-là le nouveau Metronomy, rose et bleu comme un bonbon?
- C'est ça. Rose et bleu comme un bonbon.
- Plutôt sympa.
- Ça passe. C'est pas désagréable c'est sûr.
- Tu pourrais commencer par ça peut être, par le côté bonbon, tu dirais que c'est joli et agréable, comme la musique qu'elle contient. Un truc du genre tu vois. Elle est sympa la musique dedans non?
- Oui.
- T'as qu'à dire que ça se laisse déguster comme du loukoum, du nougat. Une friandise quoi.
- ...
- Tu commences par un truc comme ça je te dis, ça fera l'affaire.
- Non.
- Pourquoi non?
- Parce que c'est tarte.
- Super. Merci. j'essaie de t'aider et tu me dis que je suis tarte.
- J'ai pas dit que t'étais tarte j'ai dit que ton idée était tarte. Et puis tu devrais être content ça se déguste comme une friandise une tarte, c'est sucré et ça fond dans la bouche non.
- Et bah vas-y alors toi, monsieur le poète, fais nous rêver si t'es tellement plus fort. Accouche là ta chronique légendaire, et en alexandrins pendant que tu y es. Sans sucre la chronique, zéro calorie. Elle fera grossir personne ta goûteuse critique, sauf peut être ta grosse tête.
- Oh ça va ferme ta gueule.
- Ferme ta gueule toi même.
- ...
- ...
- ...
- Metronomy c'est bien ceux qui faisait la musique de la pub pour je sais plus quoi.
- T'es encore là toi?
- Oui j'suis encore là. Alors c'était quoi la pub?
- T'es encore là toi?
- Oui j'suis encore là. Alors c'était quoi la pub?
- Réseaux ferrés de France.
- Ouais c'est ça. C'est possible.
- Non c'est sûr.
- On s'en fout. C'était quoi la chanson déjà?
- "The Look".
- Oui peut être, "The Look".
- Non c'est sûr.
- Oui c'est sûr t'es content? tu veux un nonosse?
- Non je préférerais une friandise. Un loukoum ou du nougat par exemple.
- Très drôle et pourquoi pas ta super chronique qui n'existe pas tiens.
- Bah c'est pas du gâteau une chronique.
- Non c'est sûr c'est pas du gâteau. D'ailleurs t'as avancé un peu?
- Un peu.
- T'en es où?
- Un peu.
- T'en es où?
- Le début.
- Mais encore?
- Le premier mot.
- Bon en gros t'as rien foutu quoi.
- Voilà c'est ça. Je crois.
- Moi aussi je crois.
- ...
- Bah je sais pas moi commence déjà par nous dire ce que tu en penses de ce satané disque. Il est comment, mieux que le précédent? Comment il s'appelait déjà le dernier?
- "The English Riviera".
- Oui peut être. C'est possible.
- Non c'est sûr.
- Bref on s'en tape. Tu le trouves mieux oui ou merde.
- Bien mieux. J'avais pas des masses aimé moi "The English Riviera", mis à part "The Look" qui bottait des culs. Mais dans l'ensemble j'avais trouvé ça plat tu vois, un peu fadasse.
- Et il a quoi de différent le nouveau?
- Bah il est mieux.
- C'est brillant comme analyse ça dis donc. Ça te gênerait de développer un peu.
- Bah déjà je trouve qu'il contient des super mélodies. C'est plus pop, c'est plus intimiste aussi.
- Comment ça intimiste?
- Bah je vais te donner une image tu vas voir. Tiens toi bien tu vas être soufflé. Cet album là, Love Letters, ça donne plus l'impression d'un groupe jouant à la lumière de la bougie tu vois, peinard dans ta petite chambre. Un truc un peu tamisé tu vois. Tandis que le précédent c'était plus un groupe qui jouait sous des néons, avec une lumière blanche et crue, un truc un peu clinique, un peu impersonnel.
- Ah oui je suis soufflé là. Comme une bougie.
- T'as vu. Tu pourras pas dire que je t'ai pas prévenu.
- Ah ouais c'est clair que c'est beau ce que tu me racontes là tu sais. Chapeau l'artiste. On dirait un peu du Poetic Lover dans le ton.
- Du quoi?
- Poetic Lover. Tu connais pas?
- Non c'est quoi.
- Des mecs qui chantaient de la poésie dans les nineties. Tu vois Brel un peu, les textes?
- Ouais je vois.
- Bah pareil. Mais le style en plus.
- Ah cool. C'est plutôt flatteur du coup.
- Plutôt oui.
- Ah bah merci alors.
- Poetic Lover. Tu connais pas?
- Non c'est quoi.
- Des mecs qui chantaient de la poésie dans les nineties. Tu vois Brel un peu, les textes?
- Ouais je vois.
- Bah pareil. Mais le style en plus.
- Ah cool. C'est plutôt flatteur du coup.
- Plutôt oui.
- Ah bah merci alors.
- Mais de rien mon vieux, de rien. Bon et sinon c'est quoi les chansons que tu me conseilles? Tu m'as donné envie de l'écouter ton albums avec tes inspirations divines.
- Bah y'a pas vraiment de points faibles en fait. Même l'instrumental "Boy Racers" s'écoute bien. J'avoue quand même avoir quelques préférences. "Monstruous" par exemple avec sa ligne de clavecin, ça lui donne un aspect baroque nickel. "Love Letters" est chouette aussi avec son côté motown des sixties, ça balance bien. Sinon y'a "Call Me", "The Most Immaculate Haircut" et "Never Wanted" qui sont vraiment obsédantes avec leurs petites mélodies douces-amères. On n'y prête pas forcément attention à la première écoute mais au bout de la deuxième ou de la troisième rotation ça reste bien dans la tête tu vas voir. C'est léger et aérien. Envoûtant comme un parfum capiteux que c'est.
- Comme un parfum capiteux voyez vous ça.
- Parfaitement, un parfum capiteux.
- Non non j'ai bien compris, un parfum capiteux.
- Oui, un parfum capiteux. Ça te dérange?
- Nullement mon pote. Un parfum capiteux, c'est entendu.
- C'est ça ouais...Evidemment toi, le parfum tu connais pas trop, alors tu peux pas trop juger du coup.
- Non non j'ai bien compris, un parfum capiteux.
- Oui, un parfum capiteux. Ça te dérange?
- Nullement mon pote. Un parfum capiteux, c'est entendu.
- C'est ça ouais...Evidemment toi, le parfum tu connais pas trop, alors tu peux pas trop juger du coup.
- Poète et mesquin par dessus le marché. On touche au sublime.
- Souillure va!
- V'la qu'il s'énerve notre capiteux poète.
- Faquin!
- Mais encore?
- Pute borgne!
- V'la qu'il s'énerve notre capiteux poète.
- Faquin!
- Mais encore?
- Pute borgne!
- Le train de tes injures roule sur le rail de mon indifférence mon ami.
- Oh ça va ferme ta gueule.
- Ferme ta gueule toi-même.
- ...
- ...
- ...
- Eh! sinon j'y pensais comme ça ô grand poète. Parce que moi aussi il peut m'arriver d'être touché par la grâce une fois de temps en temps. Je me disais que ta chronique en fait, tu pourrais en faire une sorte de discussion avec genre un mec qui connait rien au disque et genre un autre mec, toi par exemple, qui lui explique un peu son sentiment sur ledit disque. Tu vois le truc un peu. Ça te permettrait de t'en sortir à bon compte avec des vagues impressions plutôt que de te faire chier à suivre un plan avec des phrases chiadées, des transitions et tout le tralala. Même pas besoin d'accroche en plus, elle est pas belle la vie? Qu'est ce que t'en penses?
- Ah ouais c'est pas con ce que tu me dis là.
- Je veux mon neveu.
- Ouais bah je crois que je vais faire ça alors.
- Cool. Tout est schtroumpf qui finit schtroumpf tu vois.
- C'est ça. Merci. Oh! et dis donc, tu voudrais pas en profiter pour aller me chercher une petite canette de Coca pendant que tu y es?
- Non.
- Non? Vas y pourquoi non? Fais pas ton enculé t'es déjà debout.
- Mais non je peux pas je te dis.
- Tu peux pas tu peux pas, tu peux me résoudre mon problème de chronique et tu peux pas aller me chercher un petit Coca dans le frigo?
- Non je peux pas je te dis.
- Bah dis pourquoi tu peux pas alors?
- Parce que je suis dans ta tête connard.
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