Le coup de coeur
(1973)
Sitôt que j'entends une jolie mélodie je fulgure. Tout le temps c'est pareil, je deviens tout flamme, toute étincelle et faut que je partage mon enthousiasme avec la terre entière. On se refait pas, j'aime partager, surtout avec les autres. Et comme je suis convaincu que la toile contient au moins d'autres personnes que moi si ce n'est la terre entière, alors me voici : j'irruptionne. Oyez moi mes mignons.
C'est M'sieur Carnby qui m'a mis en branle sur ce coup ci. Il m'a dit : "Ecoute ça c'est vachement bien, tu vas voir c'est vachement bien, vachement bien tu vas voir écoute ça c'est". C'était "Garra", de Marcos Valle : inconnu au bataillon. Docile et courtois, j'ois le morceau, et oh ! joie ! vachement bien c'était. Adorable. Admirable. Plein de trucs en -able. Pas un enfoiré de menteur ce Carnby, pas comme d'autres.
Il m'en faut peu pour partir à l'assaut des rivages vous savez, même les lointains, l'aventure ça me fait pas peur, j'ai l'âme propice aux voilures moi, toujours. Direction le Brésil et ses seventies, voir si c'est possible de faire plus ample connaissance avec ce Marcos Valle, le Bjorn Borg brésilien parait il, rapport à son look.
Je défriche donc.
Trois albums s'offrent à moi : "Samba 68" de 1968, "Garra" de 1971, et "Provisao de Tempo" de 1973. Autant vous l'avouer tout de suite, ils sont tous les 3 excellents. T'aimes la samba ? Tu vas aimer. T'aimes la funk ? tu vas aimer. T'aimes la pop baroque ? Tu vas aimer aussi. T'aimes la bossa nova ? Pareil. Il mélange tout le Marcos Borg de toutes façons, mais jamais il se trompe d'ingrédient ou de dosage. Tout est à sa bonne place, c'est ça le secret, y a pas à ergoter.
Le plus abouti des trois albums reste quand même à mon sens ce "Provisao do Tempo" de 73. 12 chansons faites de moiteur et de bien être, à vous enfoncer le soleil dans la tête de gré ou de force, aux sons des orgues langoureux et des toucans qui toucanent. 12 chansons qui donnent envie de se bouger le popotin. 12 chansons qui vous forceront à pousser la chansonnette. Moi même, d'habitude si flegmatique, vous me verriez me trémousser comme un crabe (parce que je sais pas danser) à dégoiser des paroles inintelligibles pour le commun des mortels (parce que j'entrave que dalle au portugais), vous vous diriez sans doute : "Mais quel imbécile !"
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