La playlist
"Bizzareries et curiosités"
De la marginalité à l'imposture il n y a qu'un pas, à vous de juger.
Ready For The House-Jandek (1978)
De la folk neurasthénique, sans entrain, sans vie. Joué avec une guitare désaccordée du début à la fin. L'image qui me vient c'est celle d'une perdition dans une forêt brumeuse, dont on ne réchappe pas, seul au monde. Une peine infinie. Ce disque c'est les limbes. C'est pas mauvais mais j'aime pas. Le type est clairement un artiste avec sa vision et son monde personnel, mais je trouve ça non seulement désagréable et étrange à l'écoute, mais également terriblement déprimant.
LIE : The Love And Terror Cult-Charles Manson (1970)
Le fameux Charles Manson, dingo sanguinaire de son état. C'est que le type taquinait la muse, quand il était pas occupé à jouer les prophètes frappadingues accompagné de sa bande de paumés. Evidemment, comme dans le cas du bon Adolf et de ses tableaux, cela excite tout de suite la curiosité de découvrir quel genre de projet artistique pouvait sortir de cerveaux aussi dégoupillés. La qualité sonore n'est pas des meilleures, mais malgré ça on ne peut pas dire qu'il était dénué de talent. C'est loin d'être mauvais, et je pense même qu'il aurait pu sortir un disque folk décent s'il avait persisté dans cette voie.
Metal Machine Music-Lou Reed (1975)
Coup de génie ou coup de buzz ? Posture, imposture ? Cynisme ? Je fais partie de ceux qui pensent que la musique (non chantée) n'a rien à dire, jamais, elle est abstraite. C'est juste de l'onde, de la vibration. Chacun la reçoit comme il est fait, avec sa sensibilité et son vécu, ses humeurs. On peut faire dire ce que l'on veut à la musique, il n'y a que celui qui écoute qui a des choses à dire et à en dire en vérité. Chacun l’interprète comme il le souhaite. Chacun y transfert une partie de sa personnalité, de ses idées et de sa vision du monde, de l'art. La musique n'est que ressenti, il ne faut y rechercher aucune vérité. Elle ne devrait avoir besoin d'aucune explication non plus, elle se suffit à elle-même. Devoir expliquer la musique c'est comme devoir expliquer une blague : c'est que quelque chose a foiré quelque part. L'équation est simple : on est séduits ou on ne l'est pas. Pour certains ce feedback d'une heure représente un immense bras d'honneur à l'industrie du disque, pour d'autres une oeuvre d'avant-garde considérable, et pour d'autres encore, bien d'autres choses encore, tout, n'importe quoi. La vraie question est combien de personnes l'écoute de bout en bout ? Et sur ce petit nombre combien y prenne sincèrement du plaisir ? Pour moi il s'agit juste d'un infatué pet foireux. Juste un prout, un qui fait du bruit et pue l'arnaque à plein nez, et dont l'écoute demeure absolument pénible (ce qui importe le plus en définitive, le plaisir procuré). C'est mon avis.
Lui c'est mon chouchou. J'ai pas encore écouté tout son album parce que j'ai peur qu'il détrône le White Album de la première place de mon panthéon personnel. C'est le disque d'un petit vieux en provenance du Quebec qui fait de la musique (soupe) de manière aléatoire sur son ordinateur, et qui balance dessus les premières paroles qui lui passent par la tête. Entre improvisation et grand nawak. Fascinant. Un gus qui aurait eu une place de choix dans n'importe quel épisode de l'émission Strip-Tease. Un doux rêveur qui n'a aucune autre ambition que de se faire plaisir. Vas-y mon Nono, en plus t'as un blase ultra classe.
Philosophy Of The World-The Shaggs (1969)
Les fameuses Shaggs. En résumé : elles sont moches, elles n'ont aucun sens du rythme, elles jouent très mal de leurs instruments, n'ont aucun sens de la mélodie, n'ont aucune alchimie (elles jouent chacune de leurs côtés), chantent comme des casseroles, n'ont aucun charisme, mais elles sont cultes. De la musique diabolique pour invoquer le Malin. Probablement l'un des pires disques du monde.
Proanomie-Vomir (2010)
Qu'il porte bien son nom ce Vomir. Une nullité intégrale ! Le summum de la dysenterie sonore ! Typiquement le genre de musique faite par les gens qui n'ont aucun talent pour la musique et qui misent tout sur les capacités de masturbation intellectuelle de certains pour justifier leurs affligeants étrons. Faisons de la merde, il s'en trouvera bien un quelque part pour y trouver du mystère. L'enfumage totale. Pour votre gouverne, on s'autorise à appeler ça de la Harsh Wall Noise dans les milieux autorisés qui s'autorisent. Inécoutable d'un bout à l'autre.
Trout Mask Replica-Captain Beefheart & His Magic Band (1969)
Au regard de "Proanomie"et "Metal Machine Music", je me rends compte que j'ai longtemps été un peu dur avec ce disque. Certes je ne l'aime pas, comme tout ce qui est dissonant, disharmonieux et bordélique, mais il n'en reste pas moins très écoutable comparé à d'autres. C'est très répétitif à mon sens, longuet, et globalement peu intéressant. Mais ça me fait toujours marrer les gens qui jugent la démarche (ou ce qu'ils pensent être la démarche) plutôt que la musique en elle-même : "Oh ! Je déteste écouter ce disque, mais quelle démarche mes amis ! Quelle hardiesse compagnons ! Magnifique : c'est 10". Certains sont sincères dans leur affection, j'en suis sûr, mais beaucoup d'autres prennent la pose pour se donner un genre, se faire remarquer à tout prix, j'en suis également convaincu.
Do You Know The Beast ?-Evariste (2011)
Un type singulier dans sa dégaine, peut-être trop. Je trouve sa musique pas extraordinaire, bien qu'atypique et complètement barrée dans ses textes. Souvent je trouve que les gens qui en font des tonnes sur les vêtements et la gestuelle le font à dessein pour combler des manques artistiques. Ce n'est surement pas une règle qui vaut pour tous, mais qui s'applique pas mal à Evariste à mon sens, malgré toute la sympathie qu'il m'inspire. Mérite néanmoins d'être écouté.
The Madcap Laughs-Syd Barrett (1970)
Syd Barrett, évidemment. Après s'être grillé les neurones à force de flirter avec Lucy dans le ciel avec des diamants, le leader de Pink Floyd se fait sortir de son propre groupe. Qu'à cela ne tienne, le luron en profite pour tenter de se relancer en solo, avec deux albums à nul autre pareil. Complètement barré, complètement déréglé, notre gentil junkie nous y offre un aperçu lunaire de son cerveau en ruine. Entre comptines hantées et magie crépusculaire, le naufragé Barrett y effectue son baroud d'honneur dans une intimité désarmante. Par la suite, il se cloîtrera définitivement dans son cocon familial jusqu'à sa mort.
Best Of-Gilles Langoureau (2014)
Un drôle d'oiseau que ce Gilles Langoureau. Un type unique en son genre et très attachant. Pour donner un ordre d'idée, nous sommes en présence d'une sorte de William Sheller surréaliste (le même timbre de voix), dont les textes oscilleraient en permanence entre humour et poésie, le tout sur de la musique mielleuse et moite estampillée eighties. Les textes, totalement décalés, surprennent à tout coup, et c'est incontestablement le gros point fort de Gillou. Il suffit d'écouter des chansons telles que "Vends Tout Pour Un Voilier", "Faire Du Fric" ou "Un Jour Viendra Couleur Vodka Orange" pour s'en convaincre.
Philosophy Of The World-The Shaggs (1969)
Les fameuses Shaggs. En résumé : elles sont moches, elles n'ont aucun sens du rythme, elles jouent très mal de leurs instruments, n'ont aucun sens de la mélodie, n'ont aucune alchimie (elles jouent chacune de leurs côtés), chantent comme des casseroles, n'ont aucun charisme, mais elles sont cultes. De la musique diabolique pour invoquer le Malin. Probablement l'un des pires disques du monde.
Proanomie-Vomir (2010)
Qu'il porte bien son nom ce Vomir. Une nullité intégrale ! Le summum de la dysenterie sonore ! Typiquement le genre de musique faite par les gens qui n'ont aucun talent pour la musique et qui misent tout sur les capacités de masturbation intellectuelle de certains pour justifier leurs affligeants étrons. Faisons de la merde, il s'en trouvera bien un quelque part pour y trouver du mystère. L'enfumage totale. Pour votre gouverne, on s'autorise à appeler ça de la Harsh Wall Noise dans les milieux autorisés qui s'autorisent. Inécoutable d'un bout à l'autre.
Trout Mask Replica-Captain Beefheart & His Magic Band (1969)
Au regard de "Proanomie"et "Metal Machine Music", je me rends compte que j'ai longtemps été un peu dur avec ce disque. Certes je ne l'aime pas, comme tout ce qui est dissonant, disharmonieux et bordélique, mais il n'en reste pas moins très écoutable comparé à d'autres. C'est très répétitif à mon sens, longuet, et globalement peu intéressant. Mais ça me fait toujours marrer les gens qui jugent la démarche (ou ce qu'ils pensent être la démarche) plutôt que la musique en elle-même : "Oh ! Je déteste écouter ce disque, mais quelle démarche mes amis ! Quelle hardiesse compagnons ! Magnifique : c'est 10". Certains sont sincères dans leur affection, j'en suis sûr, mais beaucoup d'autres prennent la pose pour se donner un genre, se faire remarquer à tout prix, j'en suis également convaincu.
Do You Know The Beast ?-Evariste (2011)
Un type singulier dans sa dégaine, peut-être trop. Je trouve sa musique pas extraordinaire, bien qu'atypique et complètement barrée dans ses textes. Souvent je trouve que les gens qui en font des tonnes sur les vêtements et la gestuelle le font à dessein pour combler des manques artistiques. Ce n'est surement pas une règle qui vaut pour tous, mais qui s'applique pas mal à Evariste à mon sens, malgré toute la sympathie qu'il m'inspire. Mérite néanmoins d'être écouté.
The Madcap Laughs-Syd Barrett (1970)
Syd Barrett, évidemment. Après s'être grillé les neurones à force de flirter avec Lucy dans le ciel avec des diamants, le leader de Pink Floyd se fait sortir de son propre groupe. Qu'à cela ne tienne, le luron en profite pour tenter de se relancer en solo, avec deux albums à nul autre pareil. Complètement barré, complètement déréglé, notre gentil junkie nous y offre un aperçu lunaire de son cerveau en ruine. Entre comptines hantées et magie crépusculaire, le naufragé Barrett y effectue son baroud d'honneur dans une intimité désarmante. Par la suite, il se cloîtrera définitivement dans son cocon familial jusqu'à sa mort.
Best Of-Gilles Langoureau (2014)
Un drôle d'oiseau que ce Gilles Langoureau. Un type unique en son genre et très attachant. Pour donner un ordre d'idée, nous sommes en présence d'une sorte de William Sheller surréaliste (le même timbre de voix), dont les textes oscilleraient en permanence entre humour et poésie, le tout sur de la musique mielleuse et moite estampillée eighties. Les textes, totalement décalés, surprennent à tout coup, et c'est incontestablement le gros point fort de Gillou. Il suffit d'écouter des chansons telles que "Vends Tout Pour Un Voilier", "Faire Du Fric" ou "Un Jour Viendra Couleur Vodka Orange" pour s'en convaincre.
Heu… Vraiment Syd Barrett dans cette liste ? Mélodiquement, ça tient plus que la route.
RépondreSupprimerOui je trouve cela très bon, et j'aime beaucoup. Mais cela provient d'un cerveau dérangé et intoxiqué à cette époque. Cerveau déjà original à l'origine. D'où le sentiment de bizarrerie qui s'en échappe à la première écoute. Sentiment de "bancalité".
SupprimerLes chansons de Syd Barrett vous sont peut-être devenues trop familières pour en juger de même.